Performances du RFQ SPES Beam Cooler validées au LNL

Les performances du RFQ SPES Beam Cooler de l’installation SPES ont été validées au Laboratoire National de Legnaro (Italie) Du 20 au 29 février, une équipe du LPC Caen a réalisé le « commissioning » du RFQ SPES BC (dernière phase du projet SPES Beam Cooler) au LNL (Laboratori Nazionali di Legnaro) en Italie, en présence de physiciens locaux. Cette dernière phase a consisté à vérifier que les performances de l’instrument mesurées au LPC Caen pouvaient être reproduites sur son site d’exploitation. Après avoir éprouvé la plateforme haute tension à 50 000 Volts, 4 espèces d’ions allant du Lithium (m=7) au Césium (m=133) ont été manipulées. Les capacités du SPES BC à délivrer des faisceaux d’ions de faible dispersion en énergie et de faible émittance avec un bon taux de transmission ont ainsi été vérifiées. Ce projet a montré une fois de plus l’expertise du LPC Caen dans la conception, la fabrication et l’exploitation des pièges à ions. Le SPES Beam Cooler est le premier équipement fourni « clé en main » à un laboratoire étranger.

Montage du premier équipement dans le hall basse énergie de l’installation SPES : Le SPES Beam Cooler est opérationnel !

Montage du premier équipement dans le hall basse énergie de l’installation SPES : Le SPES Beam Cooler est opérationnel ! Le projet SPES (Selective Production of Exotic Species) au LNL (Laboratori Nazionali di Legnaro) en Italie, vise à réaliser une installation de production de faisceaux d’ions radioactifs pour la recherche dans les domaines de la physique fondamentale et interdisciplinaire. Le SPES Beam Cooler est un des éléments essentiels de la ligne de faisceau. C’est un quadripôle radiofréquence refroidisseur de faisceaux d’ions à haute intensité. Il a été conçu et réalisé grâce aux expertises des différents services techniques du laboratoire. Ces travaux ont été réalisés dans le cadre d’un contrat de collaboration international signé en 2018 avec l’INFN (Istituto Nazionale di Fisica Nucleare). Deux semaines ont permis à l’équipe du LPC Caen de livrer au LNL un équipement opérationnel, il a même déjà refroidi quelques ions ! La prochaine étape sera la qualification du SPES Beam Cooler avec différents faisceaux d’ions. Ils se dérouleront au début de l’année 2024. Le SPES Beam Cooler assemblé et opérationnel dans le hall A13 du bâtiment SPES.   

Journées des métiers de l’électronique

Journées des métiers de l’électronique | IN2P3 & IRFU Ces journées nationales ont pour ambition de réunir les personnels du CNRS / IN2P3 et du CEA / IRFU, afin d’échanger sur les projets, les expertises et partager les connaissances sur les  domaines de l’électronique. Cet événement est organisé par le LPC Caen, les réseaux Microélectronique, DAQ et PCB. Indico JME2023

Les fragments issus de la fission acquièrent un mouvement de rotation sur eux même, le spin tandisque le noyau parent n'en avait pas. / Design © Birdeesign / Luc Petizon

Nouvelles perspectives sur le mécanisme de la fission nucléaire

La collaboration internationale nu-Ball, travaillant sur l’installation ALTO du laboratoire IJCLab, apporte de nouveaux résultats éclairant la manière dont les fragments de fission d’un noyau atomique acquièrent spontanément un mouvement de rotation sur eux même : le moment angulaire. Cette étude à laquelle sont associés 6 laboratoires de l’ IN2P3, fait l’objet d’une publication ce jour dans la revue Nature. La fission nucléaire, dans laquelle un noyau lourd se scinde en deux et libère de l’énergie, est connue depuis plus de 80 ans. Cependant, aujourd’hui encore, des questions restent ouvertes sur le phénomène. Les scientifiques se demandent notamment comment expliquer que lorsqu’un noyau atomique lourd fissionne, les fragments qui en résultent possèdent un moment angulaire (ils tournent sur eux-mêmes), tandis que le noyau original n’en a pas du tout. Ce phénomène, extrêmement complexe à observer, est au cœur d’une nouvelle étude menée par la collaboration internationale nu-Ball1 dirigée par le Laboratoire Irène-Joliot-Curie (IJCLab) à Orsay. Ses résultats paraissent aujourd’hui dans l’article « Angular momentum generation in nuclear fission » publié dans la revue Nature. Le spectromètre nu-Ball sur l’installation ALTO à IJCLab détecte les rayons gamma émis lors des réactions de fission © CNRS/Luc Petizon Pour s’attaquer à cette question, la collaboration nu-Ball a cherché à préciser le moment précis où le moment angulaire apparaissait dans les fragments. S’il était créé pendant la déformation du noyau fissionnant ou juste après la rupture. Dans le premier cas, un couplage entre les spins des deux fragments devait être constaté. L’absence de couplage plaiderait en revanche pour une mise en rotation décalée. Pour mesurer cela la collaboration nu-Ball a induit des réactions de fission nucléaire avec la source de neutrons pulsés Licorne et a mesuré les rayons gamma émis lors de l’expérience avec l’ensemble de détection gamma nu-Ball. Les échantillons irradiés étaient de l’isotope d’uranium 238U et de l’isotope de thorium 232Th. Les expériences ont été réalisées de février à juin 2018 avec plus de 1200 heures de faisceau cumulé auprès de l’accélérateur du tandem. Les nouvelles données semblent indiquer que le moment angulaire observé dans les fragments de fission est en fait généré après la division du noyau. Comme attendu, les détecteurs gamma observent que le moment angulaire moyen des fragments varie avec leur masse, en suivant une courbe en dent de scie. Mais il ressort aussi que les deux fragments ont des masses distinctes et un spin moyen différent. « Une rotation générée après la fission » Jonathan Wilson (IJCLab), porte-parole de la collaboration nu-Ball, déclare : « Ce qui m’a vraiment surpris, c’est l’absence de dépendance significative du spin moyen observé dans un fragment par rapport au spin minimum exigé dans le fragment partenaire. Cette observation discrédite la plupart des théories qui supposent que le moment angulaire est généré avant la fission. Nos résultats montrent que cette rotation du fragment sur lui-même est générée après la fission. On pourrait illustrer le phénomène par un élastique tendu qui serait brusquement lâché et générerait une force de rotation ou de torsion ». Ces nouvelles perspectives sur le rôle du moment angulaire dans la fission nucléaire sont importantes pour la compréhension fondamentale et la description théorique du processus de fission. Elles ont également des conséquences dans d’autres domaines de recherche, comme l’étude de la structure des isotopes riches en neutrons ; la synthèse et la stabilité des éléments super-lourds ; mais aussi dans des applications pratiques telles que le problème d’échauffement dans les réacteurs nucléaires dû à l’émission des rayons gamma. L’évaluation de la quantité de rayons gamma émise lors de la fission nucléaire est déterminante pour le calcul des effets calorifiques. Publication : J.N. Wilson et al., « Angular momentum generation in nuclear fission » (2021), Nature. Notes La collaboration nu-Ball réunit des physiciens et des physiciennes nucléaires autour de l’étude spectroscopique de la structure des noyaux exotiques. Elle mobilise près de 150 scientifiques issus de 37 instituts répartis dans 16 pays. nu-Ball est dirigée par le Laboratoire Irène-Joliot-Curie (IJCLab) à Orsay. Les autres laboratoires de l’IN2P3 associés sont SUBATECH, le CENBG, l’IPHC, le GANIL, et le LPC Caen. Contact Fanny FargetDAS Nucléaire et applications01 44 96 41 91fanny.farget@in2p3.fr Jonathan WilsonChercheur à IJCLab et porte-parole de la collaboration nu-Balljonathan.wilson@ijclab.in2p3.fr Emmanuel JullienResponsable de la cellule communication de l’IN2P3communication@in2p3.fr

Le CNRS distingue un ingénieur de Caen

David Etasse, Ingénieur de recherche en électronique, spécialiste en système d’acquisition de données et expert électronicien. « J’ai toujours été motivé par la volonté d’apporter des solutions innovantes. En 2004, j’ai ainsi proposé un nouveau concept d’acquisition de données numériques en temps réel pour la physique nucléaire : le projet FASTER (Fast Acquisition System for nuclEar Research). Grâce à l’expertise de l’équipe de techniciens et d’ingénieurs du projet, nous avons doté le laboratoire d’un système performant et très compact, permettant aux chercheurs d’installer et de mettre au point très rapidement leurs dispositifs expérimentaux. La grande qualité des mesures du système permet d’accéder aux limites intrinsèques des détecteurs. Et le modèle d’arbre d’acquisition synchronisé, associé aux différentes décisions hardware et software, rend possible l’utilisation de ce système dans des configurations très variées. Depuis 2017, j’assure la distribution du système auprès d’équipes de recherche internationales et nous réfléchissons actuellement aux nouveaux concepts de la future version de FASTER. » http://www.cnrs.fr/fr/personne/david-etasse