Physique nucléaire
L'équation d'état dans le contexte astrophysique


Tableau 1: Estimations moyennes <Pa> et incertitudes associées sPa des différents termes de l’équation d’état connues actuellement. Extrait de J. Margueron et al., Physical Review C 97, 025085 (2018).
La caractérisation précise de l’équation d’état de la matière nucléaire passe par l’étude des collisions entre noyaux (ions lourds) autour de l’énergie de Fermi (EFermi = 38 MeV par nucléon). Dans ce cas, les noyaux atomiques sont caractérisés par la donnée de l’équation d’état qui représente le terme de volume (bulk), supplémenté d’un terme lié à la surface finie de ceux-ci ainsi que de l’interaction coulombienne entre protons. L’étude des collisions permettent aussi d’apporter des contraintes expérimentales concernant la dynamique de la collision (propriétés de transport et d’équilibration) ainsi que la thermodynamique des systèmes nucléaires produits (diagramme de phase de la matière nucléaire et équation d’état). Les faisceaux utilisés proviennent essentiellement des accélérateurs GANIL à Caen (France), GSI à Darmstadt (Allemagne) ainsi que LNS à Catania (Italie), qui sont capables de délivrer les faisceaux projectiles dans la gamme d’énergie incidente encadrant l’énergie de Fermi et comprise entre 20 et 100 MeV par nucléon. L’utilisation de différents combinaisons de faisceaux projectiles et cibles permettent alors de faire varier la quantité d’énergie, la masse des systèmes nucléaires éphémères créés lors des collisions, ainsi que le rapport entre nombre de neutrons et de protons (isospin). Le dispositif expérimental utilisé à partir de 1993 est le multidétecteur INDRA (collaboration comprenant 4 laboratoires de l’IN2P3), à travers des données récoltées depuis plus de 25 ans auprès du GANIL (faisceaux stables et SPIRAL) ainsi que du GSI en Allemagne. Le programme expérimental se poursuit depuis 2019 grâce à l’apport d’un nouveau multidétecteur appelé FAZIA dans le cadre d’une collaboration internationale.